L'organisation d'un "lasotè"

De champhlore à la Démarche, au pied du massif des Pitons, le travail de la terre au son de la musique  prenait des noms et des formes différentes selon les quartiers. Par exemple, à Fond-Saint-Denis, Morne-Vert, Verrier on parlait de lasotè, dans les hauteurs de Schoelcher, dans la région de La Démarche, l’équivalent du lasotè est le britè ou encore gaoulétè. Les termes gaoulé ou laso sont quelques fois employés seuls.

Pour organiser un lasotè, il faut au préalable préparer la bande de terre.

 - Si c’est une terre qui n’a pas été travaillée depuis bien longtemps et qui est encore meuble, il faut la sarcler, puis nettoyer les abords et brûler les herbes

 - Si la terre s’est reposée depuis plusieurs années et elle s’est resserré ou si elle a été piétinée par des animaux elle sera difficile à sarcler ; alors il est préférable de la dégrader. Cette opération consiste à arracher, sur toute la parcelle, des mottes de terre avec la houe et à les renverser sur elles-mêmes. Toute l’herbe qui était en surface se retrouve ainsi enterrée. On laisse la terre se mortifier.

Une fois l’une ou l’autre de ces opérations effectuées, la terre pourra être labourée ou on pourra y faire des « siyon douvan »,  des « siyon dèyè » ou encore des fosses d’igname. Pour déterminer la date de son lasotè il faut, en fonction de ce que l’on veut planter, tenir compte des « dékou lalin », ces moments où la lune passe d’un quartier à l’autre. Il y a des plantes que l’on met en terre à la lune montante comme le maïs et d’autres à la lune descendante comme le manioc. Il faut également tenir compte des jours heureux. Dans chaque mois il y a trois ou quatre jours heureux. Une fois la date définie, on s’assure qu’il n’y avait pas d’autres lasotè programmés ce jour-là. On lance alors les invitations dans son quartier puis dans les quartiers environnants.
La bonne nouvelle se diffusait alors dans tous les quartiers et chacun y voyait là une occasion de faire la fête.

On préparait ses provisions : de la morue, de la salaison, de la viande salée et beaucoup de rhum.

Commençait alors le défilé de  petits groupes marchant en file sur les différentes traces qui mènent vers le terrain à travailler ...



Laissez nous un message